Suivre Jésus

Le commentaire de ce passage de l'Evangile (Mt 16, 21-27) est sans doute dans ce mot si essentiel de la Famille : l'Inscriptio.. Même s'il ne commente pas précisément ce passage, c'est pourtant de là que part le Père Kentenich. Notre don à Dieu est entravé par la peur de souffrir; "Passe derrière moi Satan", Jésus est pourtant on ne peut plus clair. Le Père Kentenich écrit entre autre :

"À mon sens, la plus haute sainteté est dans le don total de soi à la volonté de Dieu. Lorsque nous regardons l’homme dans sa réalité, avouons qu’il a en lui une prédisposition négative envers la souffrance et la croix. Voilà le plus grand obstacle pour dire OUI à ce que Dieu veut. Parce que la nature avance au niveau du subconscient et que la vie subconsciente de l’âme aveugle trop l’intelligence, soyons sincères : mon sentiment me porte à dire NON à la souffrance. Pour enlever cet obstacle qui empêche de dire OUI à la volonté de Dieu, nous devons nous attacher à ce que la prédisposition négative devienne positive. Cela ne va pas sans une grande grâce. Je peux bien me préparer un peu à cette conversion intérieure par un exercice, mais c’est finalement le Saint-Esprit qui doit me l’offrir en présent.

Que faites-vous par l’Inscriptio ? La prédisposition négative se retourne en prédisposition positive. Lorsque je tire, je dois tout d’abord viser plus haut. Le but réel de la sainteté est d’être livré à Dieu. L’Inscriptio est le retranchement du grand obstacle au Blanc-seing. Je dis : Mon Dieu, si cela te fait plaisir, non seulement je dis oui, mais je le demande aussi sincèrement que je peux. Si je sais que le bon Dieu veut que je meure en camp de concentration, je demande : fais-moi mourir. L’Inscriptio est simplement un moyen psychologique pour ôter les obstacles. Ce n’est pas la souffrance à tout prix. Mais un tel acte ne peut être fait que par celui qui a une notion exacte du Père, qui sait que Dieu est Père, que Dieu est bon !"

Ces mots prononcés durant le terciat du Chili en 1953 avaient été vécu par le Fondateur à Dachau. Il peut nous paraître incessible. et pourtant, c'est bien cette confiance et cette confiance seule qui peut nous faire dit un oui total à Dieu.